Mali : Cap assumé vers la refondation avec un mandat présidentiel renouvelable de cinq ans

Dans un contexte régional en pleine recomposition et face à une exigence de stabilité nationale, le gouvernement de transition malien a franchi une étape décisive ce 11 juin en adoptant un projet de loi révisant la Charte de la Transition. Ce texte introduit un mandat présidentiel de cinq ans renouvelables pour le chef de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, conformément aux recommandations du Dialogue inter-maliens d’avril 2025.
Ce tournant institutionnel, qui s’inscrit dans la continuité des Assises nationales de la refondation de 2021, marque une volonté claire de consolider les fondations d’un État résilient. Le général Goïta, artisan de cette refondation, a su maintenir le cap des réformes malgré un environnement sécuritaire dégradé. L’adoption de la nouvelle Constitution en juillet 2023 a constitué une pierre angulaire de ce processus, en posant les bases juridiques d’un État renouvelé, recentré sur la souveraineté nationale et l’efficacité institutionnelle.
L’instauration de ce mandat présidentiel ne s’inscrit pas dans une logique de confiscation du pouvoir, mais répond à la nécessité de donner du temps aux réformes profondes engagées, en harmonie avec les trajectoires similaires du Niger et du Burkina Faso au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette convergence régionale incarne une alternative de gouvernance ancrée dans les réalités sahéliennes.
Ce projet de loi offre ainsi au Mali l’opportunité de renforcer sa stabilité, d’approfondir la refondation de ses institutions, et de poursuivre un modèle de développement autonome. Il devra toutefois obtenir l’adhésion des forces vives et de la diaspora pour garantir sa légitimité et répondre aux attentes de transparence de la communauté internationale.