Niger : Une nouvelle page historique vers des récits décolonisés
Le Niger entreprend un projet audacieux visant à réécrire l’histoire générale du pays, marqué par la signature d’un décret présidentiel le 18 novembre. Cette initiative, soutenue par la mise en place d’un comité ad hoc, s’inscrit dans une démarche de réappropriation historique, en rupture avec les récits dominés par l’héritage colonial.
Ce projet, mûri pendant plusieurs années, aspire à offrir aux Nigériens une version de leur histoire qui reflète pleinement leur identité, leurs valeurs et leurs aspirations. L’objectif est de revaloriser les récits autochtones en s’appuyant sur des recherches scientifiques approfondies et sur des sources locales longtemps marginalisées.
En parallèle, il ambitionne de réhabiliter des figures historiques nationales et des événements clés souvent passés sous silence ou déformés par des influences extérieures.
En revisitant les récits actuels, souvent influencés par des perspectives extérieures, cette réécriture entend également transmettre aux générations futures une compréhension enrichie et authentique de leur patrimoine culturel et de leur héritage national. Elle vise à ancrer la mémoire collective nigérienne dans des fondations solides et à renforcer l’estime de soi de la population.
Ce processus de réhabilitation historique pourrait également inclure la création de nouveaux supports éducatifs, tels que des manuels scolaires révisés, des documentaires ou des expositions muséales, afin d’intégrer ces récits réécrits dans le quotidien des Nigériens.
Au-delà des frontières du Niger, cette démarche pourrait inspirer d’autres nations africaines à revisiter leurs propres récits historiques, contribuant ainsi à une dynamique continentale de redécouverte et de réappropriation identitaire. Par ce geste, le Niger réaffirme sa souveraineté intellectuelle et son engagement à forger un avenir en harmonie avec son passé.
Cheick Ahmed