Côte d’Ivoire : Après Sangaré, l’affaire Camara Issa expose un vaste système d’escroquerie soutenu par des influences occultes

SANGARE CAMARA

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les agissements de Camara Issa, homme d’affaires controversé et proche de Sangaré Sidiki Boubacar, actuellement condamné à 20 ans de prison pour escroquerie et pratiques occultes. Si la justice ivoirienne a tranché dans le dossier Sangaré, le nom de Camara Issa revient avec insistance dans plusieurs affaires judiciaires liées à l’immobilier, faisant naître de vives interrogations sur son influence supposée dans certains milieux.

Selon des informations recueillies, des magistrats seraient instrumentalisés pour classer sans suite plusieurs plaintes visant Camara Issa, notamment dans des dossiers de spoliation foncière. Ces accusations, graves, n’en sont pas moins relayées par plusieurs victimes affirmant que leurs recours ont été bloqués ou orientés de manière suspecte.

Toujours selon ces sources, Camara Issa se serait vanté d’avoir « investi plusieurs dizaines de millions » auprès de certains juges pour s’assurer des décisions favorables. Ce système bien huilé, soutenu selon plusieurs témoignages par des pratiques mystiques orchestrées par des marabouts étrangers, aurait permis à l’intéressé de multiplier les acquisitions de terrains litigieux, parfois au détriment de familles entières.

L’un des cas les plus marquants reste celui d’un terrain situé à Angré, appartenant initialement à une famille dont les héritiers affirment que Camara Issa l’aurait obtenu sur la base de faux documents délivrés au Ministère de la Construction. Un immeuble y a été rapidement érigé. D’après un témoin sur place, des marabouts y auraient séjourné pendant la construction, ce qui a nourri les suspicions autour des méthodes utilisées par Camara Issa pour « sécuriser » ses projets. Des proches de l’affaire rapportent qu’un juge saisi du dossier aurait simplement reçu une « part de gain », avant de classer l’affaire sans suite.

Selon plusieurs plaignants, la stratégie de Camara Issa repose sur une mécanique de prêt apparemment légale, mais dont les effets sont redoutables. Le principe : proposer une avance d’argent en contrepartie d’un bien immobilier en garantie, souvent avec un acte notarié. Une fois le contrat signé, des marabouts entreraient en jeu, opérant sur les individus afin de les empêcher de rembourser leur dette.

Toujours selon les informations obtenues, les mêmes pratiques mystiques seraient aussi dirigées vers les juges eux-mêmes, en utilisant leurs noms dans des rituels censés « influencer » l’issue des procédures en faveur de Camara Issa. Ces procédés, bien que difficiles à prouver matériellement, reviennent avec insistance dans les témoignages des victimes.

Dans un contexte où la justice ivoirienne tente de restaurer la confiance des citoyens, le cas Camara Issa mérite une attention particulière. Le dossier Sangaré Sidiki Boubacar, dont il fut longtemps le bras droit, a révélé l’ampleur d’un système d’escroquerie bien organisé. Pour nombre d’observateurs, le moment est venu pour les autorités judiciaires et le parquet de s’intéresser sérieusement à son acolyte, dont les activités présumées continuent de semer la controverse.

Si la loi a pu rattraper Sangaré Sidiki Boubacar, le cas Camara Issa reste en suspens. Mais pour beaucoup, il ne s’agit que d’une question de temps.

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