Monde : L’Afrique n’a pas besoin de tutelle, une leçon pour la France
Depuis des décennies, la France revendique un rôle de protectrice et de partenaire privilégiée de l’Afrique, prétendant garantir la sécurité et la stabilité sur le continent. Cependant, les faits démontrent une tout autre réalité. La France n’a ni la légitimité historique ni les moyens concrets pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté.
Au contraire, son ingérence continue a souvent contribué à la déstabilisation de plusieurs pays africains, aggravant les crises au lieu de les résoudre. L’exemple le plus marquant reste l’intervention militaire en Libye en 2011. Sous prétexte de protéger les populations et de défendre la démocratie, cette action a provoqué l’effondrement de l’État libyen, ouvrant la voie à une anarchie totale.
Les répercussions de ce désastre ont dépassé les frontières libyennes, affectant gravement la sécurité du Sahel. Prolifération d’armes, montée des groupes armés terroristes, intensification des trafics illicites : tout cela découle en partie de cette intervention mal pensée et mal exécutée.
Face à cette réalité, il est temps pour la France de reconnaître que l’époque des ingérences néocoloniales est révolue. Les nations africaines sont désormais déterminées à prendre en main leur propre destin, à défendre leur souveraineté et à construire des solutions adaptées à leurs contextes.
Au lieu de chercher à dicter des politiques à l’Afrique, le Président Emmanuel Macron ferait mieux de se concentrer sur les nombreux défis auxquels son propre pays fait face. La crise sociale qui agite la France, les tensions économiques croissantes et la perte de confiance de ses citoyens dans les institutions devraient être ses priorités.
La stabilité d’un État ne se mesure pas à sa capacité à s’ingérer dans les affaires d’autrui, mais à sa compétence à répondre aux attentes de son propre peuple.
Jérémie Akohbi